Cette demeure aristocratique représente un exemple particulièrement bien conservé de maison dite à lanterne, principe architectural emblématique du Morlaix de la Renaissance : une cour intérieure couverte constitue un puits de lumière au cœur de l'édifice, pourvu d'un escalier en vis intégralement en chêne, et de galeries chargées d'assurer, sur trois étages, la communication entre les pièces de l'avant et celles de l'arrière.
La richesse de la décoration intérieure se devine dès la rue grâce à la qualité de l'ornementation de la façade en encorbellement. Elle prend toute son ampleur dans la cour intérieure : son escalier richement sculpté (saints personnages, sauvages, feuillages...) fait face à une cheminée digne d'un château ajoutant à la monumentalité du décor. Cette richesse déployée tant dans l'ornementation de la façade que dans celle de la cour intérieure permettait au commanditaire d'affirmer son prestige. Les styles gothique et de la Renaissance s'y mêlent avec une aisance étonnante. Le principe sur lequel la maison fut édifié connut un engouement considérable : une grande partie des demeures morlaisiennes construites entre le XVe et le XVIe siècle adoptèrent ce plan, qu'il s'agisse d'hôtels particuliers ou de maisons de commerce. Seuls le luxe et les dimensions firent l'objet de différences sensibles. La Maison dite de la duchesse Anne témoigne d'une prospérité disparue : celle de Morlaix à la fin Moyen Age et à la Renaissance, à une époque où le commerce intense de ses ports faisait de la Bretagne une puissance économique maritime de premier plan.
La cour intérieure depuis l'entrée, l'escalier, la cheminée.
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